“Do good and talk about it” – Walter Fischer

Le Greenwashing est en effet plus présent que jamais! Avec les consommateurs intégrant la sustainability comme un levier d’achat décisif, les start-ups agiles qui se lancent et les grands groupes qui essaient de répondre, communiquer sur son plan d’actions positif devient clé et tout le monde s’y met. Pourtant c’est un challenge très difficile à mener comme le montre l’exemple des entreprises comme Coca Cola ou H&M, régulièrement sous les feux de la critique dans l’opinion publique. A l’occasion de la Fashion Revolution Week qui commémorait l’accident désastreux de Rana Plaza au Bangladesh en 2013, le mouvement Fashion Revolution a publié en Avril 2020 la 5ème édition annuelle du Fashion Transparency Index. Ils ont examiné 250 des plus grandes marques de mode et les ont classées en fonction de la quantité d’informations qu’ils divulguent sur leurs politiques, pratiques et impacts sociaux et environnementaux. Ils se trouve que H&M a obtenu le meilleur score des 250 entreprises interrogées. Malheureusement, l’entreprise a tenté de leverager ce score en publiant un post sur leurs réseaux sociaux et en se proclamant “… the world’s most transparent brand”. Et elle s’est mise à dos non seulement de nombreux influencers mais aussi Fashion Revolution eux mêmes.

Sources : https://www.instagram.com/p/B_XXoX0ou36/?utm_source=ig_web_copy_link, https://www.instagram.com/p/B_W6zBSJk3i/?utm_source=ig_web_copy_link, https://www.instagram.com/p/B_hrUkrlqUG/?utm_source=ig_web_copy_link

POURQUOI LE GREENWASHING EST-IL DANGEREUX ?

“Walk the talk, don’t just talk the talk”

Un nouveau rapport de force s’est installé entre entreprises, états et société civile, et cette dernière ne va plus se contenter des effets d’annonces d’ambitions durables et sociétales. Elle exige de la transparence et des résultats tangibles.

Les consommateurs vont se retourner contre ceux qui n’adhèrent pas. L’impact positif, l’engagement environnemental et sociétal sont devenus des leviers clés dans la considérations des consommateurs. 75% des consommateurs déclarent qu’ils vont modifier leurs habitudes de consommation pour réduire leur impact sur la planète (Nielsen 2019). Ils vont refuser d’acheter leurs produits. Voire pire, ils vont les « chasser » sur les réseaux sociaux. Et vos partenaires le demande également. Comme Aldi qui exige de ses fournisseurs un packaging 100% recyclable, reusable ou compostable d’ici 2025.

Considéré comme de la publicité abusive ou mensongère, le Greenwashing est combattu en France par l’ARPP (Autorité de régulation professionnelle de la publicité) et l’ADEME (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie).

LE GREENWASHING, QU’EST-CE QUE C’EST EXACTEMENT ?

Selon l’ADEME, le Greenwashing est un message pouvant induire le consommateur en erreur sur la qualité écologique réelle du produit ou sur la réalité de la démarche développement durable qu’il conduit. C‘est en quelque sorte changer juste la couleur, en faisant croire que c’est un nouveau modèle meilleur pour la planète.

Le terme a été utilisé pour la première fois par Jay Westervelt, un environnementaliste de New York en 1986. L’hôtellerie a été alors accusée de demander au client de réutiliser les serviettes non pour des raisons écologiques pour sauvegarder de l’eau, mais purement pour des raisons de profitabilité.

Le Greenwashing a eu son sommet en 2010 avec une étude qui démontrait que 95% des produits étaient « greenwashed », donc apparaissait plus green que ce qu’ils l’étaient vraiment.

Aujourd’hui, le Greenwashing a évolué, il est devenu souvent plus subtile, mais il vit un nouveau boom avec la pression des nouveaux consommateurs Millenials et Gen Z et également suite à l’accord de Paris qui demande aux marques de s’engager. De nouvelles formes de Greenwashing apparaissent et vont au-delà des aspects purement environnementaux, comme le Goodwashing. Des entreprises mettent en avant des arguments écologiques et/ou sociétaux pour se forger une image positive auprès du public, alors que la réalité des faits ne correspond pas, ou insuffisamment, à la teneur explicite ou implicite des messages diffusés. Par exemple, les communications de « Coronawashing » apparues lors de la crise sanitaire en Avril 2020 qui manquaient d’intégralité dans les paroles et de cohérence dans les actions.

LES DIFFERENTS TYPES DE GREENWASHING

Pour maitriser le sujet, il faut connaitre les différents types de Greenwashing. Les types sont valables pour des communications produit, et également pour des communications marque.

Mensonge publicitaire vs Greenwashing inconscient

Une communication écologique sans mesure scientifique ou preuves suffisantes, fiables et reproductibles peut être déclarée mensongère.

Il n’y a pas systématiquement de volonté de vouloir faire apparaitre des produits éco-responsables alors qu’ils ne le sont pas du tout. Mais c’est plutôt un Greenwashing inconscient, et c’est aussi ça qui le rend encore plus dangereux.

Greenwashing aléatoire : Communiquer sans vérifier les sources

Le développement d’un produit nécessite la collaboration d’experts de métiers très différents. Il faut utiliser un langage commun et se faire confiance. Ce besoin de simplification peut avoir comme conséquences qu’à chaque étape un niveau d’information et des nuances importantes se perdent ce qui risque d’induire du Greenwashing.

Prenons pour exemple la communication de la marque Seed Phytonutrients du groupe L’Oréal sur leur site en Juin 2019 avec ce claim « Zero compromis » (qui a été enlevé depuis).

Source: https://www.seedphytonutrients.com/

Certes, la gamme est une belle avancée en termes de packaging, car il permet de réduire le plastique de 60% à 70% par rapport à une bouteille de shampoing classique. Cependant, il y a 200 millions de bouteilles de shampoing vendues uniquement en France par an. Avoir 30% – 40% de plastique dans le packaging est toujours trop élevé. Le taux de recyclage en France est trop faible même si il a augmenté en 2018 à 24,2%  vs. l’Europe à 32,5%. Aussi, pour le plastique, le recyclage dégrade les propriétés du matériau et il n’est pas dans un cycle de recyclage à l’infini comme le verre ou l’aluminium.

Ce claim « Zero compromis » est donc trop dangereux, car il fait croire aux consommateurs que la marque est au bout de l’effort alors qu’elle n’est qu’au début. Et il est aussi faux, car il existe des solutions de shampoings solides qui sont véritablement zero-waste.

L’employée ou l’agence en charge de cette communication ne semble pas avoir suffisamment vérifié ses sources. Que ce soit de manière intentionnelle ou non, c’est du Greenwashing.

Greenwashing ignorant : Communiquer sans qu’il existe un consensus sur l’impact du produit

Quand données scientifiques ne sont pas ou non pas pu être vérifiées lors de la communication, il y a risque important de Greenwashing. Les campagnes avec les célèbres bébés d’Evian en sont un bon exemple. Il existe en effet de grands incertitudes sur l’impact nocif du plastique sur notre santé. Une nouvelle batterie d’étude aux Etats Unis estiment que nous consommons par an 200 000 micro particules de plastique, une grand partie en raison des boissons en bouteilles PET. Il n’y a pas vraiment de consensus sur l’impact du PET sur la santé et tant que ce n’est pas le cas, la publicité bébés d’Evian suggère que le produit est sain même pour les plus fragiles…. C’est du Greenwashing.

Greenwashing partiel : Communiquer sans prendre en compte l’impact sur tout le cycle de vie

Un produit a différents impacts environnementaux tout au long de sa chaine de valeur. Ils s’accumulent de son cycle de vie. Pour communiquer sur une amélioration il faut que ce progrès soit réellement authentique et qu’il s’attaque donc à l’impact totale le plus élevé et le type d’impact le plus nocif.

La collection « Conscious Exclusive » de H&M est une gamme premium et écologique de cette enseigne fast fashion. 36% de l’impact environnemental d’un vêtement est généré en phase de l’utilisation lors du nettoyage, séchage et repassage des vêtements. Le nettoyage à sec conventionnel est particulièrement critique car il est extrêmement nocif pour la santé et pour l’ensemble de l’écosystème en raison des produits chimiques utilisés et  des déchets toxiques. Hors certains vêtements de cette gamme Conscious Collection étaient « dry clean only » ! Une erreur que H&M n’a pas répété dans ses collections récentes.

Greenwashing lié au matériau

C’est un Greenwashing similaire au Greenwashing ignorant et partiel. Comme nous l’avons vu dans la section 6.2 une nouvelle génération de matériau à ambition écologique, éthique et circulaire a émergé. Cependant, elle risque aussi d’être une source de Greenwashing si ce n’est pas suffisamment expliqué.

Adidas expérimente depuis 2015 pour rendre le sneaker anti-gaspillage. Ils ont annoncé lancer en 2021 une paire de baskets 100 % recyclable grâce à un partenariat avec le géant de la chimie BASF. D’autres initiatives en ce sens ont précédé comme le sneaker issu de l’association avec la NGO Parley grâce à l’utilisation de déchets plastiques marins recyclés collectés sur les îles, les plages et le littoral. Malheureusement le nom de ce matériau, Parley Ocean Plastic ™ a créé de la confusion et le sneaker était critiqué en Allemagne comme du Greenwashing, car il faisait sous-entendre que le plastique venait de l’océan et non du littoral.

Attention donc quand on travaille avec cette nouvelle génération de matériaux de vérifier les sources et d’être aussi précis que possible.

Greenwashing exagérant 

C’est un des Greenwashing les plus fréquents : une communication qui se base sur une vraie démarche écologique, mais qui intègre des superlatifs abusifs, comme par exemple « Le numéro 1 », « Le meilleur », « Le seul », … Ce type de Greenwashing exagère certaines caractéristiques pour faire apparaitre le produit plus écologique ou moins nocif qu’il ne l’est en réalité.

Les exemples précédents de Seed Phytonutrients (« Zero Compromis » alors qu’il existe des shampoings solides sans emballage) et H&M (« The world’s most » alors qu’ils sont uniquement les meilleurs des marques testés) le démontrent.

Greenwashing manquant d’ambition 

Une communication qui laisse entendre qu’un produit est écologique alors qu’il manque d’ambition sur la transition écologique. Coca Cola, leader mondial des boissons, est souvent critiqué pour leur manque de rapidité à remplacer le plastique vierge par du plastique recyclés pour leurs bouteilles. Ils ont annoncé 100% de PET d’ici 2025 et ils ont présenté une première bouteille en 100% plastique recyclés en 2019. Mais les efforts sont estimés insuffisants vue la quantité immense de bouteilles vendus par an. D’ailleurs, en même temps qu’ils présentaient leur bouteille en 100% PET, ils ont été nommé le plus grand producteur de déchets plastiques par  la NGO américaine « Break free from plastic » suite au résultat d’une grande journée de collecte organisée dans 50 pays.

https://www.instagram.com/p/B38XXc5nwr3/?utm_source=ig_web_copy_link

Position similaire pour un autre grand groupe: Nestlé qui a annoncé comme Coca Cola réaliser des emballages 100% recyclables ou réutilisables d’ici 2025 et qui est souvent accusé de Greenwashing par Greenpeace, car leur réactivité n’est pas du tout à la hauteur de leur impact « … une entreprise produise des centaines de milliards d’objets en plastique chaque année qui sont utilisés pendant quelques secondes puis laissés à empoisonner les lieux de vie, les chaînes alimentaires et les écosystèmes pendant des générations. »

Greenwashing vague

Les claims utilisés manquent de précisions et de comparatifs. L’angle de communication utilise des mots que les consommateurs associent à la sustainablity, comme la transparence par exemple. Comme l’explique Fashion Revolution dans l’exemple de H&M cité plus tôt, sans une démarche transparente une entreprise positive n’est pas possible, mais cela ne veut pas dire que le produit et la marque sont réellement écologiques et éthiques. 

Attention aussi aux claims qui ne sont pas réglementés comme « écoresponsable », « naturel », « zéro déchet » et peuvent être réinterprétés de multiples manières.

Un exemple est le claim « Carbon neutral » : Gucci, la plus grande marque du groupe Kering, a affirmé sur son compte Instagram du 12/09/2019 que la marque était entièrement neutre en carbone. Cependant, c’est une forme de Greenwashing, car cette affirmation peut être trompeuse pour les consommateurs, qui à première vue peuvent être amenés à penser que Gucci n’émet aucun dioxyde de carbone tout au long de son processus de production. Alors qu’en réalité, la marque utilise largement des mesures de compensation pour offseter son empreinte carbone. La marque investit en effet dans des projets environnementaux et des plans de conservation pour équilibrer les émissions nocives de sa chaîne d’approvisionnement et de ses activités opérationnelles. En tant que tel, Gucci n’est pas neutre en carbone et ne s’attaque pas entièrement au problème par la réorganisation et l’optimisation de sa chaîne d’approvisionnement, car le fait de produire quelque chose implique nécessairement la production d’émissions en premier lieu.

Greenwashing visuel

La communication utilise des codes couleurs ou des symboles qui font apparaitre le produit plus écologique et sociétal qu’en réalité.

Le logo de Mc Donalds qui est passé en vert en 2008 est un exemple emblématique. L’enseigne a essayé de camoufler le fait qu’il est le premier consommateur de bœuf au monde, une des viandes les plus écologiquement coûteuses et que le fast food cause des problèmes de santé publique.

Greenwashing incohérent, le démarche positive n’étant pas complète

L’industrie de la mode est l’exemple parfait pour illustrer cette forme de Greenwashing. La mode a une des plus complexes Supply Chain au monde, avec la grande majorité des produits qui sont fabriqués à des milliers de kilomètres du marché où ils sont vendus – souvent dans des pays avec des standards environnementaux et sociétaux faibles. L’impact environnemental et sociétal de l’industrie est dramatique tout au long de la chaine de valeur. Le coton, la matière première la plus utilisée, est particulièrement « dirty », car il est très gourmand en surface, eau, fertilisant et pesticides. Et les consommateurs ont un impact environnemental désastreux lors de l’entretien car ils utilisent de l’eau, de l’énergie et des produits chimiques lors du nettoyage de leurs vêtements. Et lors de ces lavages, des fibres plastiques se détachent des vêtements et entrent dans les eaux usées de notre écosystème.

Ce qui explique pourquoi la fast fashion est accusé régulièrement de Greenwashing. L’opinion publique a des difficultés à croire qu’une enseigne de fast fashion est réellement engagée pour devenir une entreprise positive si le business model est basé sur des objectifs de grands volumes à rotations rapides. Et les collections capsules écologiques ne s’attaquent à la source de ce problème, même si elles ont leur utilité pour faire avancer une mode responsable.  

Et les exemples se trouvent dans tous les industrie. Par exemple en cosmétique, avec Dove dont la campagne de pub dénonçant l’anorexie et le culte de la beauté artificielle a été détournée par Greenpeace pour mettre en exergue la déforestation qu’ils engendrent en Indonésie par l’utilisation d’huile de palme dans leurs crèmes.

Greenwashing lié aux partenaires

Ce type de Greenwashing est lié aux choix de vos fournisseurs, distributeurs et autres partenaires qui ne partagent pas les mêmes valeurs.

Regardons Nike par exemple qui a été un des grands gagnants des Cannes Lions en 2019 avec la campagne de publicité avec Colin Kaepernick, joueur de football américain, célèbre pour avoir posé un genou à terre pendant l’hymne national, afin de protester contre les violences faites aux personnes noires aux Etats-Unis.

En distribuant ses produits sur Amazon, Nike n’était pas cohérent sur sa démarche d’une entreprise positive. Jeff Bezos est traditionnellement absent de la scène quand il s’agit d’avoir une véritable stratégie sur la sustainability. Entre temps, en Novembre 2019, Nike a annoncé se retirer d’Amazon afin d’améliorer l’expérience des consommateurs via des relations directes et personnelles.

Greenwashing court-termiste

Selon une étude de l’Economist en 2019, malgré le fait que presque 50% des executives dans des rôles globaux s’accordent sur le fait que les marques avec une raison d’être ont un avantage concurrentiel, 80% d’entre eux n’investissent que dans des initiatives à court terme … et risquent de tomber dans ce type de Greenwashing.

Un exemple récent avec Tropicana du groupe PepsiCo qui a annoncé en 2019 sa décision de rajouter à son offre à côté des briques en carton une nouvelle gamme de jus frais dans un emballage plastique. La décision a provoqué une importante polémique sur les réseaux sociaux et un appel au boycott a été lancé. Selon Tropicana la marque a proposé cette offre moderne qui répond aux attentes de transparence des consommateurs pour pouvoir voir le jus. D’où le choix du plastique. Vu les problématiques liées au plastique, son taux de recyclage faible et l’impact sur la santé controversé, cette décision semble donc orientée très court terme. 

Greenwashing promotionnel

Chaque jour nous sommes exposés à une moyenne de 5000 publicités au sens large et nous achetons tous les jours 2x plus d’objets qu’il y a encore 50 ans. Il y a urgence parce que nous consommons plus que ce que nous recyclons. Cette sur-consommation est le fléau de notre société actuelle et les key selling periods comme le Black Friday la propagent.

Dans la démarche vers une entreprise positive, vous allez donc devoir changer non seulement vos produits, mais aussi comment les promouvoir et les commercialiser. Les marques qui participent aux grandes campagnes promotionnelles ne sont pas cohérentes et font du Greenwashing. Ce qui explique pourquoi en 2019, le Black Friday été boycotté par plus de 200 marques comme la Camif et Nature & Découverte par exemple qui ont lancé un appel à « une consommation raisonnée ».

Un nouvelle forme de Greenwashing : Goodwashing

On voit également apparaître une nouvelle forme de greenwashing : le good-washing. Dans la quête de sens du consommateur, les entreprises se précipitent à formaliser leur purpose. La loi PACTE (Plan d’Action pour la Croissance et la Transformation des Entreprises) permet même de le formaliser dans leurs statuts. 

LE GREENBLUSHING, L’OPPOSE MAIS TOUT AUSSI FATAL

Au vu du rapport des forces entre les entreprises, les états et les sociétés civile, certaines marques sont réticentes à faire connaître leur démarche écologique et sociétale. C’est donc le contraire du Greenwashing : peu ou aucune information afin de minimiser son engagement et ses actions en matière de responsabilité environnementale et sociétale, et éviter de prendre le risque de faire du Greenwashing.

Ce sont souvent des marques de luxe pour lesquelles l’image est un levier clé pour garder leur avantage concurrentiel. Ils estiment que le risque d’impacter l’image qui a été soigneusement construite dans la durée est plus grand que les bénéfices. Aussi, il y a un sentiment de devoir avoir besoin de l’ensemble des informations avant de pouvoir communiquer vu leur prestige.

Aussi les entreprises de taille moyenne qui sont sur une démarche d’impact positif, mais ne communiquent pas à ce sujet étant trop timides ou ne pensant pas avoir l’expertise nécessaire pour réagir en cas de réactions négatives. Et qui finalement estiment que leur engagement n’est pas suffisamment important et en tout cas pas à la hauteur des grands groupes.

Cependant pour eux aussi la pression des consommateurs et partenaires va croitre et il va falloir s’y mettre.

COMMENT EVITER LE GREENWASHING ?

1. Adoptez un mindset ambitieux et audacieux

Communiquer sa transformation positive va être difficile, car vous n’avez pas toutes les informations, il va falloir aller les chercher tout au long de la chaine de valeur, en amont et en aval. Il va falloir mettre les processus en place et coopérer entre marque et annonceur. Et ça va prendre du temps.

2. Tout d’abord il faut comprendre et mesurer

Le point de départ est de comprendre les sources d’impact, de l’ensemble de l’entreprise et ce tout au long du cycle de vie des produits. La méthode Environnemental Profit & Loss discuté dans le section 4.4 vous aidera à déterminer vos forces et vos faiblesses, et ainsi les prendre en compte lors de votre roadmap et concept de communication. Il va falloir un maximum factualiser votre avancée avec par exemple une analyse du cycle de vie et un bilan carbone et la rendre intouchable avec des évaluations techniques ou scientifiques réalisées par des organismes compétents.

3. Briefer les agences et être transparent

Il faut jouer la carte de la transparence avec votre agence. C’est un mindset qui peut bouleverser le statu quo dans beaucoup d’entreprises. Souvent une partie réduite des informations est communiquée à l’agence pour protéger des informations confidentielles. Ce changement va nécessiter de revoir les contextes et processus avec vos départements juridiques.

Le briefing agence va désormais exister en deux parties : dossier marketing et analyses compétitives d’un côté et d’autre côté un dossier scientifique.

4. Parler du future sans oublier le passé

La confiance des consommateurs se gagne dans la durée. La confiance se gagne en gouttes, elle se perd en litres. Pour augmenter votre crédibilité, il va falloir s’interroger sur vos anciennes actions et chercher à résoudre ses impacts nocifs. Le cas échéant, les promesses du future ne vont pas apparaitre solides.  

5. Eduquer

Dans la prochaine section 8.3 vous allez découvrir pourquoi l’éducation fait partie de la mission d’une entreprise positive. Elle est indispensable pour réduire son impact en amont et en aval de la chaine de valeur et ainsi préparer et accompagner la consommation d’une manière circulaire.

Dans le sustainable upskilling, il faut connaître les différents types de Greenwashing, les codes de la sustainablity pour prévenir le Greenwashing.

6. Partage & content est toujours roi

Il faut mettre à disposition des différents stakeholders un maximum de contenu pour rendre la démarche de transparence crédible, mais aussi pour éduquer. Cela va aussi permettre de contextualiser les communications qui elles ne montrent qu’une partie réduite de votre engagement écologique.

7. Etablir un shadow comité d’ambassadeurs et experts

Une de clé de succès du repositionnement de la marque Gucci était la mise en place d’un shadow comité. Il est constitué de Millenials et l’objectif est de comprendre leur besoins et leur opinions. Une des décisions que CEO Marco Bizzarri a pris suite aux discussions avec ce shadow comité a été d’arrêter l’utilisation de la fourrure en 2017.

Etablir ce genre de collaboration peut vous aider à exposer la communication à votre cible ainsi qu’à des potentiels adversaires pour anticiper leur réaction et se préparer à répondre comme vous allez le découvrir dans la prochaine section.

Ne pas les intégrer risque de vous porter préjudice, mais surtout vous ne profiterez pas de leur expertise.

L’industrie de la mode a signé un engagement fort avec le Fashion Pact 2019, une coalition mondiale d’entreprises de la mode et du textile, mêlant aussi des fournisseurs et des distributeurs. Les ONG ont fortement critiqué ce pacte, en particulier parce qu’elles n’avaient pas été consultées avant sa création. Ils l’ont accusé d’être une énième vitrine du gouvernement français qui, selon eux, aurait délibérément exclu les ONG pour les empêcher de saper la portée d’un consensus pas assez engageant. Greenpeace a été particulièrement violent dans sa critique étant donné que le pacte a été conclu par et pour les marques, ce qui leur permet de fixer leurs propres règles tout en n’ayant aucune obligation de se conformer à aucune sorte de législation ou politique.

8. Motiver les autres pour qu’ils parlent pour vous

Motiver vos ambassadeurs, fans et différents partenaires avec qui vous collaborez pendant votre transition vers une entreprise positive pour qu’ils parlent pour vous. Le contenu créé par de vraies personnes offre un niveau d’authenticité qui n’est pas atteignable avec du contenu de marque. Les consommateurs sont plus susceptibles de faire confiance à des « peers », mais aussi à des experts indépendants qu’à des marques. Cependant il faut monitorer et modérer ce contenu et suivre des règles de propriété intellectuelle.

9. Digital for Good

Vu la complexité de la tâche et la diversité et le grand nombre de parties prenantes sur toute la chaine de valeur, vous avez besoin d’une coordination et d’un contrôle sans faille. Les technologies comme la blockchain, l’intelligence artificielle, la réalité virtuelle, les applications mobile, … sont autant de solutions qui ont démontré être de véritables accélérateurs d’impact positif comme vous allez le voir dans la section 8.4. Et elles peuvent vous aider à éviter et contrôler le Greenwashing.

10. Walk the talk and learn

Le Greenwashing est omniprésent et la passivité n’est plus une option. Vous devez devenir acteurs. La confiance du consommateur est en crise. Ils demandent de l’authenticité, de la vérité. Vous avez la responsabilité de lui donner des informations justes, de le guider pour comprendre ce qui est bien et ce qui ne l’est pas, pour que les solutions vraiment écologiques puissent grandir.

Cela exigent que vous maitrisiez l’ensemble de votre Supply Chain et qu’elle soit consistante, que vous connaissiez votre impact environnemental et sociétal, que vous réfléchissiez long-terme et que vous preniez des mesures contre l’hyperconsommation.

Si vos mots encourageants ne sont pas suivis, un jour ou l’autre ça va se retourner contre vous. Vous devez apprendre de vos erreurs et les admettre. Pour finir sur l’exemple initial de H&M, ils n’ont donné aucune explication sur les réseaux sociaux après avoir retiré leur post… ce qui ne va pas aider à re-installer une relation de confiance.  

11. Anticiper et chercher le dialogue multi-expert

C’est un sujet loin d’être évident et se lancer dans la Sustainability n’est pas facile. Il faut privilégier l’échange et la collaboration d’experts dans différents domaines.

Nous avons créé un collectif d’experts dans le Marketing, le Développement produit, le Digital, la Finance, les aspects Règlementaires, la RSE, … et des expériences dans des grands groupes et des start-ups.

Notre objectif est de combattre le Greenwashing, identifier des solutions véritablement durables et réinstaller de la transparence.

Contactez-nous pour échanger avec vous sur votre communication contact@urbanmeisters.com. Et rejoignez notre mouvement.

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