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Six fois plus d’hommes consomment vingt fois plus d’énergie qu’il y a 135 ans lorsqu’a débuté la révolution industrielle, accélération si brutale qu’elle modifie la composition de l’atmosphère et l’équilibre chimique des mers par les émissions de CO2 résultant de la combustion effrénée des ressources fossiles. Loin de prôner une décélération, les 193 pays membres des Nations unies se donnent au contraire pour objectif d’offrir à tous les hommes dans les 15 ans à venir un niveau de vie proche de celui des plus riches. Il ne peut en résulter qu’une nouvelle brutale augmentation des besoins énergétiques de l’humanité.
Les objectifs de développement durable (ODD) adoptés par le PNUD sont seuls à même de le permettre. Ils s’appuient sur un appel au développement des énergies neutres en carbone d’autant plus nécessaire que les ressources en hydrocarbures s’épuiseront dans les 50 années à venir et celles du charbon et de l’uranium dans un siècle. L’alternative nucléaire se révèle plus dangereuse encore pour le milieu si bien qu’il n’y a d’autre possibilité que de recourir aux énergies renouvelables (EnR).
L’énergie solaire et l’éolien ont ouvert la voie sur les terres émergées mais se heurtent aux contraintes d’espace. Des technologies récentes qui ne représentent encore que 0,03% du mix énergétique mondial connaissent partout dans le monde une progression accélérée, parfois supérieure à 80% l’an, ce sont les Energies Marines Renouvelables (EMR).
Cette étude en fait une présentation à date aussi exhaustive que possible pour chacune des technologies aujourd’hui matures (éolien offshore posé ou flottant) ou en développement (énergies des courants et des vagues, énergies thermiques marines).
- Le potentiel théorique global des EMR, y compris celui de la biomasse et de l’énergie osmotique (non couverts par la présente étude) est estimé à plus de 2 millions de Terawatt/heure (TWh) par an, dont un peu plus de 100 000 TWh par an sont en l’état techniquement exploitables. Cela permettrait de couvrir plus de la moitié de la demande mondiale constatée en 2016, toutes sources d’énergie confondues, et près de 5 fois la totalité de la seule consommation électrique mondiale actuelle.
- La technologie la plus mature est celle de l’éolien marin. L’Union européenne, leader du domaine, dispose d’une capacité de 12,5 GW qui représente plus de 90% de l’ensemble du parc éolien mondial et qui lui permet de fournir 42 des 50 TWh de la production mondiale actuelle de l’ensemble des EMR.
- La Chine se pose en principal compétiteur sur ce créneau, ambitionnant de développer une capacité éolienne en mer de 70 GW d’ici 2030, loin devant la capacité actuelle de l’UE (12,5GW) et surtout des Etats-Unis qui ne projettent « que » 22 GW à cet horizon.
- Les technologies exploitant les courants marins et le différentiel thermique entre eaux de surface et de profondeur sont nettement moins développées mais ont l’avantage de concerner des énergies non intermittentes. Les technologies thermiques, plus robustes, apparaissent particulièrement adaptées au milieu climatique plus chaud des tropiques.
La France qui y a un domaine maritime exceptionnellement étendu aurait avantage à y investir pour atteindre les objectifs de production d’énergies renouvelables terrestres et marines (EnR) qu’elle s’est donnés au travers de la Loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique. Celle-ci fixe un objectif de 50% d’EnR à l’horizon 2020 dans l’outre-mer et une autonomie énergétique à l’horizon 2030. Elle devra nécessairement investir dans les EMR pour y parvenir et pourrait valoriser cet investissement d’une part sur les marchés d’exportation et d’autre part au travers d’une coopération avec les petits Etats insulaires voisins de ses territoires du Pacifique, des Caraïbes et de l’océan Indien.
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